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Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/295

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du luc, sonner du cul, et faire les petiz saulx en plate forme !

Mais maintenant le monde est tout detravé de louchetz des balles de Lucestre : l’un se desbauche, l’aultre cinq, quatre et deux, et, si la court n’y donne ordre, il fera aussi mal glener ceste année qu’il feist, ou bien fera des goubeletz. Si une pauvre personne va aux estuves pour se faire enluminer le museau de bouzes de vache ou acheter bottes de hyver, et de sergeans passans, ou bien ceulx du guet, reçeuvent la decoction d’un clystere ou la matiere fecale d’une celle persée sur leurs tintamarres, en doibt l’on pourtant roigner les testons et fricasser les escutz elles de boys ?

Aulcunes foys nous pensons l’un, mais Dieu faict l’aultre, et, quand le soleil est couché, toutes bestes sont à l’ombre. Je n’en veulx estre creu si je ne le prouve hugrement par gens de plain jour. L’an trente et six, j’avoys achapté un courtault d’Alemaigne, hault et court, d’assez bonne laine et tainct en grene comme asseuroyent les orfèvres, toutesfoys le notaire y mist du cetera. Je ne suis poinct clerc pour prendre la lune avecques les dentz, mais, au pot de beurre où l’on selloit les instruments vulcanicques, le bruyt estoit que le bœuf salé faisoit trouver le vin sans chandelle, et feust il caiché au fond d’un sac de charbonnier, houzé et bardé avecques le chanfrain et hoguines requises à bien fricasser rusterie, c’est teste de mouton. Et c’est bien ce qu’on dict en proverbe qu’il faict bon veoir vaches noires en boys bruslé quand on jouist de ses amours. J’en fis consulter la matiere à Messieurs les clercs, et pour resolution conclurent en frisesomorum qu’il n’est tel que faucher l’esté en cave bien garnie de papier et d’ancre, de plumes et ganivet de Lyon sur le Rosne, tarabin tarebas : car, incontinent que un