Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

diable le jarret ; mais je me soucie quelque peu d’un cas.

Et qui est ce ? dist Pantagruel.

C’est, (dist Panurge), comment je pourray avanger à braquemarder toutes les putains qui y sont en ceste après disnée, qu’il n’en eschappe pas une, que je ne taboure en forme commune.

Ha, ha, ha, dist Pantagruel.

Et Carpalim dist : Au diable de Biterne ! Par Dieu, j’en embourreray quelque une ! Et je, dist Eusthenes, quoy, qui ne dressay oncques puis que bougeasmes de Rouen, au moins que l’aguille montast jusques sur les dix ou unze heures, voire encores que l’aye dur et fort comme cent diables.

Vrayement, (dist Panurge), tu en auras des plus grasses et des plus refaictes.

Comment, (dist Epistemon), tout le monde chevauchera et je meneray l’asne. Le diable emport qui en fera rien. Nous userons du droict de guerre : Qui potest capere capiat. Non, non, (dist Panurge), mais atache ton asne à un croc et chevauche comme le monde. Et le bon Pantagruel ryoit à tout, puis leur dist : Vous comptez sans vostre hoste. J’ay grand peur que, devant qu’il soit nuyct, ne vous voye en estat que ne aurez grande envie d’arresser, et qu’on vous chevauchera à grand coup de picque et de lance.

Baste, (dit Epistemon), je vous les rends à roustir ou boillir, à fricasser ou mettre en paste. Ilz ne sont en si grand nombre comme avoit Xercès, car il avoit trente cens mille combatans, si croyez Herodote et Troge Pompone, et toutesfoys Themistocles à peu de gens les desconfit. Ne vous souciez, pour Dieu.

Merde, merde, (dist Panurge). Ma seulle