Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/401

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troys paysans chascun ayant une pasle à son col.

En sept aultres entrerent sept porteurs de coustretz chascun ayant une corbeille à son col. Et ainsi furent auallées comme pillules. Quand furent en l’estomach, chascun desfit son ressort & sortirent de leurs cabanes, & premier celluy qui portoit la lanterne, & ainsi cheurent plus de demye lieue en vn goulphre horrible, puant, & infect plus que Mephitis, ny le palus Camarine, ny le punays lac de Sorbone, duquel escript Strabo. Et n’eust esté qu’ils estoient tresbien antidotez le cueur, l’estomach, & le pot au vin (lequel on nomme la caboche) ils feussent suffocquez & estainctz de ces vapeurs abhominables. Ô quel parfum, ô quel vaporament, pour embrener touretz de nez à ieunes gauloyses. Apres, en tactonnant & fleuretant aprocherent de la matiere fécales & des humeurs corrumpues. Finablement trouverent une montioye d’ordures : lors les pionniers fraperent sus pour les desrocher & les aultres avecques les pasles en emplirent les corbeilles : & quand tout fut bien nettoyé, chascun se retira en sa pomme. Et ce faict Pantagruel se parforce de rendre sa guorge, & facillement les mist dehors, & ne monstroient en sa guorge en plus qu’ung pet en la vostre, & là sortirent hors de leurs pillules ioyeusement. Il me souvenoit quand les Gregeoys sortirent du cheval en Troye. Et par ce moyen fut guery & reduyt à sa premiere convalescence.

Et de ces pillules d’arain en avez une en Orleans sus le clochier de l’esglise de saincte Croix.