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Les propos des bienyures.

Chapitre V.



Pvis entrerent en propos de resieunier on propre lieu.

Lors flaccons d’aller, iambons de troter, goubeletz de voler, breusses de tinter. Tire, baille, tourne, brouille. Boutte à moy, sans eau, ainsi mon amy : fouette moy ce verre gualentement, produiz moy du clairet, verre pleurant. Treues de soif. Ha, faulse fiebure, ne t’en iras tu pas ? Par ma fy, ma commere, ie ne peuz entrer en bette. Vous estez morfondue, m’amie. Voire. Ventre sainct Qenet, parlons de boire. Ie ne boy que à mes heures, comme la mulle du pape. Ie ne boy que en mon breuiaire, comme vn beau pere guardian. Qui feut premier soif ou beuuerye ? Soif. Car qui eust beu sans soif durant le temps de innocence ? Beuuerye. Car priuatio presupponit habitum. Ie suys clerc. Fœcundi calices quem non fecere disertum ? Nous aultres innocens ne beuuons que trop sans soif. Non moy, pecheur, sans soif. Et si non presente, pour le moins future, la preuenent comme entendez. Ie boy pour la soif aduenir. Ie boy eternellement, ce m’est eternité de beuuerye, & beu-