Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Comment Grandgousier congneut l’esperit merveilleux de Gargantua à l’invention d’un torchecul.

Chapitre XIII.



Sus la fin de la quinte année, Grandgousier, retournant de la defaicte des Ganarriens, visita son filz Gargantua. Là fut resjouy comme un tel pere povoit estre voyant un sien tel enfant, et, le baisant et accollant, l’interrogeoyt de petitz propos pueriles en diverses sortes. Et beut d’autant avecques luy et ses gouvernantes, esquelles par grand soing demandoit, entre aultres cas, si elles l’avoyent tenu blanc et nect. À ce Gargantua feist response qu’il y avoit donné tel ordre qu’en tout le pays n’estoit guarson plus nect que luy.

«  Comment cela ? dist Grandgousier.

— J’ay (respondit Gargantua) par longue et curieuse experience inventé un moyen de me torcher le cul, le plus seigneurial, le plus excellent, le plus expedient que jamais feut veu.

— Quel ? dict Grandgousier.

— Comme vous le raconteray (dist Gargantua) presentement.

«  Je me torchay une foys d’un cachelet de velours de une damoiselle, et le trouvay bon, car la mollice de sa soye me causoit