meubles & hæritaiges. Quel ſpectacle penſez vous que ce leurs ſoit ? Ne croyez, que plus enorme feuſt la deſolation du peuple Romain & ſes confœderez entendens le deces de Germanicus Druſus. Ne croyez que plus pitoyable feuſt le deſconfort des Lacedæmoniens, quand de leurs pays veirent par l’adultere Troian furtiuement enleuée Helene Grecque. Ne croyez leur dueil & lamentations eſtre moindres, que de Ceres, quand luy feuſt rauie Proſerpine ſa fille : que de Iſis, à la perte de Oſyris : de Venus, à la mort de Adonis : de Hercules, à l’eſguarement de Hylas : de Hecuba, à la ſubſtraction de Polyxene. Ilz toutesfois tant ſont de craincte du Dæmon & ſuperſtiſioſité eſpris, que contredire ilz n’auſent, puisque le Taulpetier y a eſté præſent & contractant. Et reſtent en leurs maiſons priuez de leurs filles tant aimées, le pere mauldiſſant le iour & heure de ſes nopces : la mere regrettant que n’eſtoit auortée en tel tant triſte & malheureux enfantement : & en pleurs & lamentations finent leurs vie, laquelle eſtoit de raiſon finir en ioye & bon tractement de icelles. Aultres tant ont eſté ecſtaticques & comme maniacques, que eulx meſmes de dueil & regret ſe ſont noyez, penduz, tuez, impatiens de telle indignité.
Aultres ont eu l’eſprit plus Heroïcque, & à l’exemple des enfans de Iacob vengeans le rapt de Dina leur ſœur, ont trouué le ruffien aſſocié de ſon Taulpetier clandeſtinement parlementans & ſubornans leurs filles : les ont ſus l’inſtant mis en pieces & occis felonnement, leurs corps apres iectans es loups & corbeaux parmy les champs. Au quel acte tant viril & cheualereux ont les Symmyſtes Taulpetiers fremy & lamenté miſerablement, ont formé complainctes horribles, & en toute importunité requis & imploré le