Comment par Pantagruel ne feut reſpondu
aux problemes propouſez.
Chapitre LXIIII.
vys demanda Pantagruel. Quelz gens habitent en ceſte belle iſle de Chien ? Tous ſont, reſpondit Xenomanes, Hypocrites, Hydropicques, Patenoſtriers, Chattemittes, Santorons, Cagotz, Hermites[1]. Tous paouures gens, viuans (comme l’hermite de Lormont entre Blaye & Bourdeaux) des aulmoſnes que les voyagiers leurs donnent. Ie n’y voys pas, diſt Panurge, ie vous affie. Si ie y voys, que le diable me ſouffle au cul. hermittes, Santorons, Chattemittes, Cagotz, Hypocrites, de par tous les Diables ? Ouſtez vous de là. Il me ſouuient encores de nos gras Concilipetes de Cheſil : que Belzebuz & Aſtarotz les euſſent concilié auecques Proſerpine : tant patiſmes à leur veue de tempeſtes & Diableries. Eſcoute mon petit bedon, mon caporal Xenomanes, de grace. Ces Hypocrites Hermites, Marmiteux icy ſont ilz vierges ou mariez ? Y a il du feminin genre[2] ? En tireroyt on hypocricquement le petit traict Hypocriticque ?
Vrayement, diſt Pantagruel, voyla vne belle &
- ↑ Chattemittes, Santorons… Hermites. Rabelais a fait ailleurs (t. II, p. 242) une autre énumération du même genre. La Fontaine se les est rappelées lorsqu’il a dit (t. V, p. 190, Bibl. elzév.) :
Le Poete avoit l’air d’un Rendu
Comment ! d’un Rendu ? D’un Hermite,
D’un Santoron…et Walckenaër, à qui ce rapprochement avec Rabelais a échappé, a cru que ce mot Santoron était le nom d’un officier retiré à la Trappe, (Voyez à l’endroit cité, la note 2, et le Glossaire de Rabelais)
- ↑ Feminin genre. Expression empruntée du langage grammatical.