Page:Rabelais marty-laveaux 03.djvu/308

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Fift Hercules, qui tant fe pourmena,
Ce ne croyons, ny n’ell auOi de croire,
Et toutesfoiz quant nous vient à mémoire
Que tu promis retourner dans fepc iours ’
Nous n’auons eu ioye, repos, feiours
Depuis que fut ce temps prefix passé
Que nous n’ayons les momens compassé,
Et calcullé les heures & mynutes.
En l’attendant quafi à toutes meutes.
Mais quant auons fi long temps attendu
Et que fruflrez du defir prétendu
Nous fommes veuz, lors l’ennuy tedieux
Nous a renduz fi tresfaftidieux
En noz efpritz, que vray nous apparoill
Ce que vray n’elî & que noz fens ne croyft,
Ny plus ne moins qu’à ceulx qui font fur Téau
Paffans d’vn lieu à l’autre par balleau,
Il femble aduis à caufe du riuage,
Et des grands floz, les arbres du ryuage
Se remuer, cheminer, & dancer,
Ce qu’on ne croyt & qu’on ne peult penfer.
De ce i’ay bien voulu ta feigneurie
Afcauanter, qu’en cefle refucrie
Plus longuement ne nous vueillez laifTer,
Mais quant pourras bonnement delaifler
Ta tant aymée & cultiuée eilude.
Et différer celle folicicude
De litiger, & de patrociner,
Sans plus tarder & fans plus cachiner,
Aprefte toy promptement, & procure
Les tallonniers de ton patron Mercure,
Et fur les vents te metz alegre & gent
Car Eolus ne fera négligent
De t’enuoyer le bon & doulx zephire,