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LETTRES ET DOCVMENTS.

Cony. Le Sophy de ce aduercy auecques toute fon armée rua fus cette partye fans qu’ils fe donnaffent guarde. Voila qu’il faift mauuais aduis de partir fon oll deuant la vidoire. Les François en Icauroient bien que dire quand de deuant Pauye monfieur d’Al- banie emmena la fleur & force du camp. Cette roupte & deffaide entendue, BarberoufTe s’ell retiré à Con- ftantinople pour donner feureté au pays, & à’iA par fes bons Dieux que ce n’eft rien en confideration de la grande puiflance du Turcq. Mais l’Empereur ell hors celle peur, qu’il auoit, que ledid Turc ne vint en Sicile comme il auoit délibéré à la prime vere. Et fe peult tenir la Chreftiencé en bon repos d’icy à long temps, & ceulx qui mettent les décimes fur l’Eglife eo prcetextu qu’ils fe veulent fortifïîer pour la venue du Turq, font mal garnis d’argumens demonllratifs.

MoKSiEVR. Tay receu lettres de Monf^ de S’. Cer- dos dattées de Dijon par lefquelles il m’aduertift du procez qu’il a pendant en cette Cour Romaine. le ne luy oferois faire refponfe fans me bazarder d’encourir grande fafcherie, mais i’entends qu’il a le meilleur droift du monde & qu’on luy faid tore manifefte, & y deuroit venir en perfonne. Car il n’y a procez tant équitable qui. ne fe perde quand on ne le follicite melmement ayant fortes partyes, auec audorité de menafl"er les folliciteurs s’ils en parlent. Faulte de chiffre m’en guarde vous en efcrire dauantage, mais il me defplaiil veoir ce que ie veoy, attendu la bonne amour que luy portez prin- cipalement & aulïï qu’il m’a de tout temps fauorifé