122 COMMENTAIRE.
femmes qui s’alarment quand par malheur elles ont en se levant passé la manche gauche de leur vêtement la première.
Page loo, I. 9 : Picrochole^ tiers de ce nom. Ce nom, tiré des deux mots grecs inxpô ; amer et yo) ?) bile, a été quelquetois employé dans notre langue comme un substantif commun : « Vinaygre eft util aux pi- crocoles, c’eft-à-dire abondans en colère. » (Tra- duction de Galien par Fayard, 1548, p. 4)
Ménage s’exprime ainsi au sujet de ce personnage : ’ Meffieurs de Sainte-Marthe m’ont dit que le Picro- chole de Rabelais, ctoit leur grand oncle Jacques de Sainte-Marthe qui étoit Médecin à Frontevaux. » (Alé/iagiana, t. Il, p. 226)
La Monnoye, qui remarque sur ce passage que Jacques était un « homme pacifique, » est d’avis qu’il s’agit plutôt de « Gaucher de Sainte-Marthe, appelé par Bèze, p. 63 du t. i de son Ecclésiastique, premier Médecin de François l. Ce Gaucher étoit père de Jacques. » Des renseignements analogues, mais d’une date antérieure, sont contenus dans une note en écriture cursive assez ancienne. (Bibliothèque natio- nale, département des manuscrits, Collection Du Puy. t. 488, f’* 77-78). L’auteur de cette note, « le sieur Bou- chereau, » mentionne au verso du dernier feuillet, était originaire de Touraine. La terminaison de son nom suffisait pour le faire croire ; mais il ne nous laisse aucun doute à cet égard, car il dit : « noftre reffort, » en parlant du Chinonais. Voici en quels termes il s’exprime : « Picrochole cftoit médecin de madame de Frontevraulx. Il fe nommoit Scéuole ou Gaucher, ayeul de Gaucher ou Scéuole grand père de meffieurs de Sainte Marthe. 11 demeuroit à Lerné qui eft vng beau vilage defpendant de Fronteuraulx. Lequel vilaige ma- dame luy auoit donné fa vie durant comme elle auoit fait à deulx precedans caufe qu’il (Rabelais) l’ap- pella tiers de ce nom. Il eftoit fort cholere. Eftant en confultation aucc Rabelais, qui eftoit médecin de