130 COMMENTAIRE,
puifque nous auoiis tout prefeutement, fans plus nous trauailler, ce que nous voulons aller chercher auec tant d’effufion de fang humain & tant de dangers ? Encore ne fçauons nous fi noua y paruiendrons iamais, après ce que nous aurons fouffert & fait fouffrir à d’autres des maulx & trauaux infinis. » Boileau, dans son Epijlre ^ (t. I, p. 156), a ainsi résumé ce discours :
Mais de retour enfin, que pretendez-vous faire ? Alors, cher Cineas, vidloricux, conlens, Nous pourons rire à l’aifc, & prendre du bon temps. Hé, Seigneur, dis ce jour, fans fortir de l’Epire, Du matin jufqu’au foir qui vous défend de rire ?
L. 18 : Qui Trop… Ce aduenture^ perd chenal & mule^ refpondic Malcon. — Les dits de Murcoul & de Salomon ont joui d’une longue vogue : « C’est un dialogue en vers français, dont la plus ancienne rédaction remonte à la fin du xil" siècle. Salomon et un certain Mar- coul, son interlocuteur, disent chacun un proverbe. Le roi-prophète, fidèle à son caractère, prononce tou- jours une sentence grave, une vérité de la plus haute morale* son interlocuteur lui répond dans le même sens à vrai dire, mais par un proverbe populaire qui rappelle beaucoup la sagesse naïve de Sancho Pança : voici deux exemples :
Qui fages hom fera la trop ne parlera, Ce dijl Salomon.
Qui ia mot ne dira Grant noife ne fera, Marcol li rcfpond.
Bien boiurc & bien mangier Fait homme affoagier, ’ Ce diJl Salomon.
Et ventre cngroiflficr Fait ceinture alafchcr, Marcol li refpond.