Page:Rabier, Bringer, Caramel, histoire d'un singe, Boivin et Cie, 1927.djvu/67

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Il le vit donc s’avancer vers le placard où, Caramel le savait, se trouvaient toutes les économies de son maître.

Que faire en cette occurrence ?

Le pauvre Caramel était tout indécis !

C’est qu’aussi jamais il ne s’était trouvé dans une si terrible situation.

Là-bas, sur les rives fleuries du Congo, on ne connaît pas l’horrible cambrioleur !

Jamais l’éléphant ou le rhinocéros ne s’est servi d’un instrument contondant pour aller forcer le secrétaire ou le coffre-fort de l’hippopotame ou de la girafe.

Heureux pays !

Oh ! si Caramel n’eût pas été effrayé, je suis persuadé que son âme de singe se fût révoltée de pareilles mœurs, et qu’il se serait dit, le naïf, en sa philosophie première, que décidément l’homme, qui se dit le roi des animaux, est bien inférieur au dernier de ses soi-disant sujets.

Appeler du secours ? Hélas ! Caramel n’avait pas, comme le vieux Jacot, le don de la parole.


Caramel observe le cambrioleur.
Caramel observe le cambrioleur.