Page:Rabier, Bringer, Caramel, histoire d'un singe, Boivin et Cie, 1927.djvu/73

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— Oh ! j’ai bien peur que ce ne soit inutile, soupira M. Picrate.

Néanmoins Mme Michel prit ses jambes à son cou et courut réveiller le vétérinaire le plus proche.

L’homme de l’art accourut.

Mais, hélas ! il était trop tard.

Il secoua la tête en murmurant :

— Rien à faire, il est perdu.

Après avoir adressé une dernière grimace à son maître, il envoya un dernier souvenir aux rives féeriques du Congo, que jamais, jamais plus il ne reverrait et Caramel mourut avec la consolation d’avoir sauvé son maître.


« Rien à faire, il est perdu. »
« Rien à faire, il est perdu. »


Comme on le pense bien, la mort de Caramel fit un bruit énorme par toute la ville.

Le souvenir de son sauvetage ne s’était pas encore éteint.

D’autant plus que l’on finit par savoir dans quelles circonstances le pauvre singe avait trouvé la mort.

Le méchant cambrioleur avait été arrêté, et, devant la justice de son pays, il avait fait des aveux complets, racontant comment le singe l’avait dérangé au milieu de sa sinistre besogne.

M. le préfet vint en personne trouver M. Picrate, et il lui dit :

— Votre singe a bien mérité de l’humanité ; il n’est pas d’usage d’élever des statues, sur les