Page:Rabier - Les contes de la chèvre noire, 19xx.djvu/10

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Quelques instants après, le caneton se promenait non loin de la ferme en compagnie du lapin bien dodu qui, lui aussi, l’avait tourné en ridicule.

— Je te quitte, mon petit, dit le lapin, ta compagnie me pèse ; tu es si chétif, mon pauvre, que ça me fait mal, rien que de te regarder.

Il avait à peine prononcé ces mots, que Maître Goupil, toujours à la recherche de son déjeuner, se présenta

Lapin et caneton détalèrent vers les bâtiments, mais le renard était sur leurs talons.

Un petit soupirail se présenta cependant : Edouard, s’y introduisit sans difficulté ;

le lapin suivit, mais il avait compté sans sa forte corpulence et demeura, fournissant ainsi à Maître Goupil l’excellent déjeuner qu’il attendait depuis trois jours.

— Il vaut donc mieux faire pitié qu’envie ! dit le caneton.