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Page:Rabutin - Correspondance, t. 1, éd. Lalanne, 1858.djvu/47

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1667. — MARS

dans les malheurs qui me sont arrivés plus d’amitié encore que dans les autres temps, vous jugez bien que j’en ai toute la reconnoissance que mérite une aussi grande générosité que la vôtre.

34. — Madame du Bouchet à Bussy.
À Paris, ce 25 avril 1667,

Pour peu que vous songiez à moi, vous trouverez qu’il y a longtemps que je ne me suis donné l’honneur de vous écrire, monsieur ; mais quand vous saurez que j’ai eu la fièvre, vous me tiendrez pour excusée. Si vous aviez quelque amitié pour moi, vous m’auriez honorée de quelques reproches ; cependant vous n’en avez rien fait : je vous le dis franchement, j’en ai le cœur gros. Au reste, voici la guerre, tout le monde est intrigué à chercher de l’argent pour faire ses équipages.

Le roi a fait revenir M. de Créquy, aussi bien que M. de Gadagne.

MM. d’Humières, de Bellefonds et de Pradel sont nommés lieutenants généraux[1], Péguilin[2] et trois autres, maréchaux de camp. Il y aura plusieurs armées : une en Catalogne, commandée par M. de Noailles ; une en Italie, commandée par M. de Navailles ; et une en Flandre, où sera le roi, et sous lui les maréchaux de Turenne et d’Aumont.

M. le prince, dit-on, demeurera à Chantilly. L’empereur a fait passer dix mille hommes en Flandre. On a rappelé

  1. Voy. sur eux les Mémoires, passim.
  2. Le célèbre Lauzun, qui porta d’abord le nom de Puyguilhem, que par corruption on changea en celui de Péguilin, Voy. Mémoires, t.  1, p. 443, t.  II, p. 231 et suiv., 369, etc.