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Page:Rabutin - Correspondance, t. 1, éd. Lalanne, 1858.djvu/63

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1667. — JUIN

qu’elle ne vouloit pas se montrer comme cela. La vérité est que son mari voulut qu’elle donnât un lit de camp et du linge à son fils pour aller à l’armée : et comme elle n’en voulut rien faire et que son mari le lui ordonna malgré elle, elle se mit en une chaise roulante et court encore.

Voilà notre comtesse à qui il prend envie de vous écrire au bas de ma lettre.


La comtesse du Plessis.

Mon inquiétude est pour mademoiselle de *** comme elle aura pu suivre sa maîtresse. Vous qui connoissez le terrain, mandez-moi ce que vous en pensez. Pour moi, je n’ai à vous parler que de l’envie que j’ai de vous revoir, et que je souhaite extrêmement que vous veniez vous établir à Paris, car je suis plus de vos amies que personne du monde : quoique je ne le dise pas souvent, cela est toujours dans mon cœur de même, sans que rien puisse jamais y apporter aucun changement.

48. — Bussy à madame de Gouville.
À Chaseu, ce 5 juillet 1667.

Vous êtes les meilleures amies du monde, vous et notre comtesse. Je vous assure qu’entre autres éloges celui-là ne sera pas oublié sous vos portraits. Je ne vous manderai pas ce que j’y mettrai ; je vous le dirai quand nous nous verrons. Je ne me hâterai pas même de faire cette souscription, de peur que vous ne m’obligeassiez dans la suite à la changer. J’ai eu des amies dont les apparences étoient aussi belles que les vôtres, qui après que je les ai justement louées m’ont forcé de me dédire. Qu’il vous suffise donc de savoir que si je parlois maintenant de vous j’en dirois