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CORRESPONDANCE DE BUSSY-RABUTIN.

un aventurier qui se disoit d’une maison dont il n’étoU pas. Je lui mandai qu’il étoit cadet de maison et qu’il y avoit deux cinquante ans que nos branches étoient séparées. Une chose que j’oubliai de lui dire et que je vous dis à vous, monsieur, c’est que avant notre séparation, une princesse de la maison royale de Bourgogne avoit fait l’honneur à Hugues de Rabutin de l’épouser.

Je crois, monsieur, qu’étant ami de madame la comtesse de Rabutin, vous serez bien aise de savoir ces vérités et de les répandre en Allemagne à votre retour. Je vous en supplie et de croire que pas un François ne fai< plus de cas de votre naissance et de votre mérite que moi et n’est plus votre, etc.

2194. — Bussy à du Breuil.

A Chaseu, ce 16 jan-vier 1686

Je ne fais que de recevoir votre lettre du 6, monsieur ; vous m’avez fait grand plaisir de me donner de vos nouvelles. Nous ne sommes pas encore à Autun ; le séjour que ma fille de Coligny a fait à Dijon et moi à Bussy, a été plus long que nous ne pensions. Il n’y a encore personne dans la bonne ville que M. d’Autun ; ce seroit assez pour me faire hâter d’y aller. Je dînai l’autre jour avec lui et il me demanda si je n’avois point eu de vos nouvelles.

Ma sœur de Toulongeon, madame deMontjeu et nous, avons fait les Rois chacun chez nous ; les eaux nous ont empêchés de nous assembler.

Je crois la fête de INIarly, monsieur, mais point du tout la loterie de cinq cent mille francs ; le roi n’a jamais fait une si grande profusion dans le temps qu’il a eu le plus d’argent, et aujourd’hui vous me mandez qu’il est en arrière de treize millions. Il n’y a pas d’apparence qu’il poueeât les libéralités si loin.