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tius vives, Licini, etc., et que ce rapport plus ou moins marqué avec deux odes différentes semble exclure l’idée de la traduction en prose d’une seule pièce destinée à être reproduite en vers. Ce double rapport s’expliqueroit très bien par ce que dit l’abbé de Marolles dans une lettre qui figure au commentaire de la nouvelle édition de Tallemant que nous venons de citer : « M. de Racan… estoit trés peu sçavant dans la langue latine, qu’il n’eut jamais assez d’esprit pour bien apprendre ; ce qui faisoit qu’il disoit à tout le monde qu’il n’en sçavoit pas un mot. Cela n’estoit pas véritable : il entendoit assez bien les poétes latins pour les pouvoir lire en leur langue. » Nous avons pensé long-temps qu’il pouvoit en être ainsi, et il n’a pas fallu moins que ce que répète Racan jusqu’à satiété, même dans ses correspondances intimes, pour nous ramener à l’opinion générale sur ce point. Enfin nous aimerions surtout à croire ici, comme nous le faisons fermement pour d’autres morceaux de lui, ou de simples passages qu’on soupçonne également d’avoir été imités des anciens, qu’il a puisé ses inspirations, non pas dans Horace, mais aux mêmes sources qu’Horace, c’est-à-dire dans une douce philosophie, dans le sentiment poétique et dans son cœur.