Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/111

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qu’il pourrait monter le lendemain, à la grâce de la Vierge Marie dont le manteau bleu était la seule douceur du monde.

Cette journée, pleine d’encens, de prières chantées et de fillettes émues, lui resta gravée au cœur comme la plus charmante leçon de miniature qu’on puisse donner à de jeunes hommes.

Maxime, à partir de ce moment, fut bien élevé. Naturellement souple, gracieux, il ajouta la bonne éducation à son type comme on ajoute un parfum à sa peau.

Il tenait discrètement tête à ses précepteurs, il saluait bas une paysanne, disait vous à son père, baisait les doigts de sa mère, souvent fouettait nerveusement son chien.

Quand ses parents eurent rendu le dernier soupir, il ne pleura pas, mais leur fit dire une magnifique messe d’enterrement. Il se garda d’oublier leur bout de l’an et réendossait le deuil pour la cérémonie, chaque année. Il décida tout de suite que le mariage lui serait inutile, alla louer un appartement à Paris, sur le quai d’Orléans, en face Notre-Dame, et s’occupa de doter sa sœur de lait, une enfant très jolie qui n’aimait pas les environs de Saint-Brieuc.

Lors de l’expulsion des congrégations, M. de Bryon, qu’on appelait maintenant Monsieur le comte, offrit ses propriétés aux poursuivis. Ensuite il se fit admettre d’un cercle quelconque pour pouvoir dîner à deux heures du matin sans aller à la Maison-d’Or, acte révoltant comme genre d’éducation. Il eut des