Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/99

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— Je crois l’avoir rencontré à Rome chez la princesse de Bryon, répliqua Olga très souriante.

— Elle connaît tout le monde… murmura Soirès dans un enthousiasme de parvenu bon enfant.

— Vous voulez dire que tout le monde la connaît, riposta Maxime à l’oreille du banquier.

Allons… encore une femme qui déplaît, pensa Soirès étonné du dédain persistant que ce grand jeune homme avait de ses admirations, à lui. D’ailleurs, puisque Berthe n’agréait pas au comte de Bryon, rien ne pouvait lui agréer… Parbleu !…

Il fallait, mademoiselle Freind étant là, mettre la conversation sur les arts. Berthe avait juré de faire causer beaucoup l’indifférent.

Alors, on entama le long chapitre de la littérature moderne. Ce fut Olga qui débuta.

— Il paraît, déclara-t-elle brusquement, que M. D. se fait aider par sa femme chaque fois qu’il a des détails de toilettes à décrire ; je le tiens de source certaine. On prétend de même que l’actrice S. B… a plusieurs reporters chargés de finir ses comptes rendus sur la peinture. En vérité, le monde des lettres est tout plein de jolies anecdotes cette semaine et je me demande, modestement, par laquelle je dois commencer. Tenez, ma chère Berthe, demandez donc au comte s’il connaît l’aventure de la duchesse d’O… qui entretient toujours des petits jeunes gens malgré son âge plus que respectable. J’étais reçue dans cette maison-là, moi… heureusement j’ai vite compris que ma place était ailleurs… Eh bien ! on