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UNE AFFAIRE UBU


sous, mais j’en ai eu les preuves, absolument comme M. Charles Chassé[1], par de très intéressants racontars, que j’ai peut-être eu le tort d’écouter ; mais, moi, beaucoup plus fort qu’eux, ou que lui, en sadisme littéraire : je ne parlerai pas.

  1. D’une lettre qui m’est adressée par M. le professeur Charles Chassé, je tiens à extraire ce paragraphe qui tendrait à prouver qu’Alfred Jarry aimait, en effet, à mystifier les gens : « En avril 1923, dans la Grande Revue, un article de moi intitulé : D’Ubu-Roi au Douanier Rousseau, où je montrais comment Jarry avait inventé le Douanier et où je citais la plaidoirie de Me Guilhermet pour Rousseau, Guilhermet y disait : « Jarry a fait deux chefs-d’œuvre : Ubu-Roi et Rousseau. C’est lui qui avait trouvé Rousseau et alors, avec un certain nombre de littérateurs, de journalistes, on a imposé Rousseau à l’opinion publique. »
    Aujourd’hui les journalistes reprennent volontiers la mystification, mais, plus naïfs, ils ont le ton sérieux que leur donnent les marchands de tableaux, créateurs de fausses gloires :
    « Henri Rousseau le Douanier, par Philippe Soupault (aux Éditions des Quatre-Chemins). — Il n’est pas surprenant que M. Philippe Soupault, auteur d’une étude sur Apollinaire, se soit intéressé au douanier Rousseau. Son intérêt, en tout cas, s’est transformé en admiration, en affection même. « C’est le plus grand