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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/166

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ÉRUDIT ET SPORTIF


Monsieuye, songez que nous avons déjà bien soif… »

Ça roulait fort. Jarry, un peu en arrière de sa selle, se croisa les bras : « Nous faisons du vingt, dit-il philosophiquement, mais ce n’est pas notre faute ! » Au premier tournant on perdit de vue et Vallette et les portiques derrière un bouquet d’arbres : « Extraordinaire, ce virage en ligne droite ! » fit Jarry. Moi, je ne voyais rien d’extraordinaire à virer plus ou moins droit, seulement dès le second tournant j’eus la sensation d’être lancée dans une spirale où chaque fois que le tournant arrivait, la vitesse s’accélérait d’autant plus que le virage était pris de court.

Jarry ne se croisait plus du tout les bras ; penché sur son guidon, il semblait faire corps avec sa machine. Le vent sifflait singulièrement à mes