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LA MORT EN BEAUTÉ


de Jarry. De tels morts n’ont jamais eu rien de commun avec la douleur. Leurs souffrances n’ont jamais été mêlées de tristesse. Il faut pour de semblables funérailles que chacun montre un heureux orgueil d’avoir connu un homme qui n’ait jamais éprouvé le besoin de se préoccuper des misères qui l’accablaient lui et autrui. Non, personne ne pleurait derrière le corbillard du père Ubu. Et comme c’était un dimanche, le lendemain des Morts, la foule de ceux qui avaient été au cimetière de Bagneux s’était, vers le soir, répandue dans les guinguettes des alentours. Elles regorgeaient de monde. On chantait, on buvait, on mangeait de la charcuterie : tableau truculent comme une description imaginée par celui que nous menions en terre. »

Et maintenant voici sa dernière lettre, celle écrite à la dernière heure qu’il