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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/23

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ALFRED JARRY


s’expliquer et on s’entendit pour ne pas se froisser mutuellement : « Nous avons lu des contes de vous, Ma-da-me, avoua-t-il poliment. Nous avions cru, jusqu’à ce jour, qu’ils étaient écrits par un homme ! Nous voyons que ce n’est pas vrai et c’est bien regrettable… » Puis on parla d’autre chose.

Ici je me permettrai une parenthèse au sujet des… hors nature. Il n’y en a pas ! Je vais emprunter un paragraphe d’un article de Guillaume Apollinaire[1], qui a senti, parfois, dans son étude sur Jarry, le véritable genre de fureur intellectuelle qui animait ce mauvais garçon absolument déplacé dans l’ère moderne : « Jarry a été homme de lettres comme on l’est rarement. Ses moindres actions, ses gamineries, tout cela c’est de la littérature… On ne possède pas de terme qui puisse s’appliquer à cette allégresse

  1. Revue les Marges, 15 janvier 1922.