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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/40

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ALFRED JARRY


mant le jour après avoir passé les nuits à boire et à étourdir ses camarades par les récits les plus contradictoires, mélangeant, comme en son propre verre, les mixtures les moins faites pour s’accorder entre elles : histoires grecques et latines, physiques et pataphysiques, essais de nouvelles peintures et merveilleux paradoxes d’où sont sortis les plus absurdes formules de notre temps en dessin comme en poésie, car les plagiaires ont ceci de particulier, à quoi on les reconnaît tout de suite, c’est qu’ils prennent au sérieux les fantaisies des hommes de génie et qu’ils finissent toujours par battre monnaie avec ce que dédaignent les inventeurs, beaucoup plus aptes à créer qu’à réaliser pratiquement.

Je reproduis ici un passage d’un article d’Apollinaire où il démontre qu’Alfred Jarry, son précurseur, ne savait pas se servir de ses dons :