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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/42

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ALFRED JARRY


être accueilli par l’éclat de son rire en crécelle. Jarry était un catholique et un Breton, par conséquent trois fois Français, il poussait la mystification jusqu’à se mystifier lui-même. Il goûtait la joie du martyre en buvant de l’absinthe, sachant parfaitement qu’il se tuait, mais c’était là tout le vinaigre de sa passion ; quant à la goutte d’encre, il y avait longtemps qu’elle avait fait déborder la coupe, et les dévouements féminins n’ont manqué au pauvre gosse que parce qu’il n’a pas voulu s’en servir.

Non, Apollinaire, Jarry ne mangeait pas de viandes crues, mais je veux bien apprendre à vos mânes d’où sort, déformée, amplifiée et presque recuite sur tous les fourneaux du journalisme, l’histoire de la côtelette en question.

Un jour, comme Alfred Jarry, au phalanstère de Corbeil (une maison de campagne louée en commun par cinq