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Mme BERTHE DE C…


Viens, et tu régneras — viens que je l’emporte dans les espaces sans bornes — j’ai capté toutes les Chimères, je te donnerai un songe sans fin.

Mes bras sont assez forts pour te porter, mon cœur assez vaillant pour le soutenir, mon esprit assez puissant pour t’initier.

Je t’ai préparé une incomparable demeure — mais seule j’en peux ouvrir l’entrée. En vain, pour saisir les secrets de la vie, pâlirais-tu comme Faust sur des grimoires — elle resterait impénétrable, tu chercherais sans succès dans les livres ce qu’ils ne contiennent pas. Je te donnerai l’Absolu par la suprême communion de l’intelligence. — Je te ferai concevoir l’immortel chef-d’œuvre qui frappe à la porte de ton entendement, pour que tu te laisses pénétrer par lui.

Comme la déesse parcourant la terre, je t’ai cherché pour te donner l’heure unique, la treizième, celle que je suis moi-même, qui n’existe pas pour les autres humains.

Viens, et tu ajouteras la page nouvelle au livre de l’Esprit, je réveillerai dans ta mémoire le souvenir de tout ce qui a vécu, je te donnerai la conscience absolue de l’Uni-