Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/177

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tience pour élever cette vermine ! » La représentation se termina par, naturellement, un coup de théâtre. Le chat, trop petit pour flairer l’odeur du gibier autrement qu’en amateur, vint manger un biscuit sur le dos de Chonchon, pendant que l’irascible Trotinette lui disputait sa part. Songez donc ! quel succès ! Un chat minuscule, quoique affamé, au milieu de trois gros rats qui le battent ! Et mes acteurs, copieusement lestés, bien rafraîchis, rentrèrent dans les coulisses de la cassette à bijoux. « Ni vu ni connu, Messieurs, Mesdames. C’est pour avoir l’honneur de vous remercier. » Je crois, ma parole, que si j’avais fait la quête, ils auraient marché !…

Le reste de ce voyage ne fut plus qu’une longue dissertation sur l’intelligence des animaux, particulièrement de ceux déclarés nuisibles. On m’instruisit de choses que, vraiment, j’ignorais : les chats avaient un ver dans la queue qu’il fallait couper, au bout, pour en éloigner la maladie ; les serins prenaient le bouton en mangeant du millet jaune ; les chiens qu’on plaçait en sentinelle devant un