Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/114

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naturel, à neuf heures du matin, par un temps relativement glacial.

Mlle de Tressac fit reculer sa jument en tirant sur les rênes d’un geste nerveux.

— Tu crois que c’est un mort ? demanda-t-elle à voix basse, les yeux fermés.

Le comte de Tressac descendit de sa monture, tenant la bride, il s’avança pour examiner le cadavre en question et, tout près, il éclata d’un rire qui parut terrible à la jeune fille. Elle rouvrit les yeux, secouée de frissons, n’osant pas encore regarder. L’homme qui demeurait tordu sur lui-même devant le châtaignier n’était pas mort, mais pris dans un piège à loups, un de ces redoutables engins à ressort puissant qui, déclenchés, ne peuvent plus être desserrés par la victime de leurs dents de fer.

L’homme, un braconnier bien connu du propriétaire des bois qu’il mettait au pillage depuis des années, avait buté dans le piège caché sous un tas de feuilles.

— C’est donc toi, Garillac ! s’écria le