Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/161

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boutoirs sur le tronc du sapin, grognait, prête à en tuer le plus possible. Et si le marcassin égaré finissait par les traîner jusqu’ici, on verrait sûrement un beau carnage…

 

— Mademoiselle, murmurait Roland de Malet, je suis venu sans invitation, oui. C’est très lâche de ma part. Je vous dois des excuses. Je voulais savoir… Je suis retourné au gros chêne, là-haut, espérant que vous me feriez la grâce d’y revenir. — il ajouta, la voix frémissante d’émotion : — Croyez-vous donc, Félia, qu’il m’a été possible d’oublier ce moment-là ?

Félia, les rênes abandonnées sur l’encolure de Lison, écoutait les yeux mi-clos.

Ils s’étaient isolés de la chasse, lui le désirant, elle sans s’en apercevoir, après un temps de galop et le saut d’un fossé plein de neige où l’officier avait failli piquer parce qu’il ne savait plus mesurer aucune distance.

Il continua, serrant la Lison du flanc de son bai brun qu’il tenait vraiment mal.