Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/35

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La jeune fille se contente du lait de son bol qu’elle additionne de l’eau pure de la carafe taillée à facettes de diamants posée près d’elle. Les jeunes filles bien élevées ne doivent jamais boire de vin.

La petite bonne au madras apporte encore un pâté de lièvre fort joli dans sa croûte jaune, une enveloppe de maïs et d’œufs rôtie autour de viandes épicées et truffées copieusement.

Les deux hommes l’enlèvent de leurs tranches et ils passent cette croûte sur une assiette à la jeune fille qui n’aime ni la viande de lièvre ni les truffes.

Puis il y a des fruits : des pommes, des raisins, des noix que le père, sans daigner se servir du casse-noisette, brise avec ses dents, et vient le café en des tasses d’une porcelaine aux peintures translucides.

— Ces Messieurs espèrent-ils qu’on attelle ? questionne la petite bonne qui prononce : Messieurs, Mouchurs et dit espèrent-ils pour veulent-ils.

Alors les deux hommes se regardent