Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/51

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ou de laine grises, qu’elle passe, au saut du lit, sur sa chemise de nuit, se réservant de s’habiller pour l’après-midi, ce qu’elle oublie régulièrement de faire. Elle a tant d’occupations ! Une glace étroite, très longue, prenant de la plinthe et allant jusqu’au plafond, s’efforce de mettre un peu de clarté entre les deux fenêtres. C’est tout juste si Félia peut s’y voir en pied, parce que le jour venant de ce côté-là n’y verse qu’un trouble fond de puits.

Du côté de la cour, elle est cloîtrée par les bâtiments qui lui font vis-à-vis, et du côté de la campagne, les rideaux extérieurs sont des guirlandes de lierre si épaisses, si inviolables qu’elle a renoncé, depuis longtemps, à fermer ses volets retenus captifs dans les liens plus solides, certainement, que les crampons de fer qui les scellent aux murailles.

Du dehors, qui croirait qu’il peut y avoir des fenêtres dans cette demeure entièrement tapissée de feuilles ?