Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/109

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pas tout de suite, fermaient la propriété, au besoin devaient la défendre vis-à-vis de l’envahisseur et leurs délicats réseaux figuraient assez bien une écharpe de tulle à la taille d’une femme. Ce n’était pas suffisant mais d’une jolie grâce impertinente. Décidément la maison se moquait du monde !

— Je suis déjà trop indifférente pour venir ici, murmura la duchesse de Montjoie qui savait apprécier une situation dès qu’elle se trouvait loin de sa cour.

Au balcon pendait, de travers, l’écriteau magique : à vendre ou à louer.

— On serait tranquille. Et, pourtant, on dirait un piège !

La princesse fit le tour de la villa, en passant par un petit bois. Elle n’y rencontra pas le jardinier, ni le propriétaire, seulement elle ramassa librement des violettes et aperçut un lézard qui lui tirait la langue. Cela lui causa un étrange plaisir mêlé de terreur. La maison était bel et bien une abandonnée, comme quelqu’un enfin décidé à un mauvais coup ; elle méditait, au coin de la broussaille, prête à offrir ses fleurs… les armes à la main.

La duchesse Lionnelle s’assit tristement