Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/196

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frémissante et les yeux en feu ; mais, très grande dame, elle eut encore la force de dire :

— Pas du tout. Je ne vous permets rien de semblable, vu… le certain âge de Madame. Elle est dans son droit en veillant à la bonne tenue de son intérieur. Elle est la propriétaire du… enfin… du bord-de-l’eau pour prononcer cela d’un manière plus française, et moi je suis la maîtresse de la maison vierge. Ça fait une légère différence. Je vis au grand jour. Mme Fonteau est obligée de recevoir la nuit. Pourquoi discuter ? Si le saphir ne convient plus, perle et rubis sont à sa disposition. J’ai offert une bague. Il n’est pas élégant d’offrir une somme. Simon ne le permettrait pas, lui qui se passe, paraît-il, de toutes les permissions !

Complètement démontée, la mère Fonteau, peu habituée au langage diplomatique, abandonna ses airs de bourgeoise et redevint la poissarde bienveillante.

— Mon petit cœur, tu vas trop fort ! On ne jette par ses perles aux marcassins, et tu te feras plumer par l’amoureux ou son amoureuse. Il en tient encore pour son Ida… Je le sais bien, puisque c’est moi qui les couche.