Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/152

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non du côté de Londres, mais du côté de Wolwich.

J’étais anxieuse. James entra. Il était vêtu d’un costume de velours vert qui donnait beaucoup de grâce à sa tournure et à son visage toujours d’une pâleur chaude. Ses yeux étaient très animés ; un sourire sardonique errait sur ses lèvres.

Je fus intimidée et je me mis à chercher des morceaux dans mon casier pour lui cacher mon trouble. Il alla se jeter sur le canapé en face du piano.

— Vous pouvez jouer, Ellen, je vous en prie, je serai un auditeur aussi attentif que William.

J’eus froid au cœur. Je m’assis sur le tabouret, je laissai tomber mes mains sur le clavier. La conduite de James était étrange ! Combien y avait-il qu’il n’était jamais resté plus d’une minute seul avec moi ?…

— Eh bien, vous ne jouez pas ?

Je ne pouvais rien répondre. Il vint derrière moi.

— Il me semble, dit-il d’une voix sourde, que vous ne faisiez pas tant de difficultés-, tout à l’heure, pour William.