Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/237

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XIV

L’agonie devait être bien longue. Les médecins m’avaient irrévocablement condamnée. Hélas ! je n’avais pas même le bonheur d’en finir tout de suite avec ma triste existence. Il fallait encore vivre, avec toute l’apparence de la santé sur le visage et la mort, une mort lente et douloureuse, dans le cœur. Dieu m’avait fait la grâce d’oublier, pendant trois mois, les dernières scènes que je viens de raconter. Le terrible désespoir que j’avais ressenti en présence du cadavre de ma sœur bien-aimée, avait peu à peu anéanti toutes mes facultés.

On crut, longtemps, que j’allais la rejoindre ; c’eût été le plus ardent de mes vœux… mais