Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/27

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certainement de respect. Il aime son fils à peu près autant que vous aimez votre cheval !

— J’aime ce qui me plaît et vous n’avez pas le droit de me faire des reproches à sa place, vous !

Elle dit ce vous avec un mépris, en troussant sa malheureuse queue, la cause de l’algarade.

J’étais arrivée, j’avais fourré un morceau de biscuit dans la bouche d’Harry et l’avais congédié avec ses compagnons.

— James, murmurai-je, veillez, je vous en prie, à ce qu’on tienne la barrière fermée.

Il ne me répondit pas. Je songeai, peut-être pour la première fois, à le regarder.

James était orphelin, et, depuis son enfance, travaillait à l’usine. Je le savais, par les livrets que j’étais forcée de visiter souvent. C’était un garçon de vingt-trois ans, que mon mari n’estimait guère. Il était assez entendu, mais il avait une conduite peu en rapport avec son état. Il allait à Londres les jours de chômage, il s’y amusait comme un vrai lord.