Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/47

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lames ; on se demandait pourquoi ces gouttes de lait ne séchaient point entre ces deux tisons.

— Mon ami, disait le docteur, vous divaguez !

— Pas le moins du monde, docteur Hortwer ; c’est vous qui êtes fou de vouloir me saigner pour une brûlure.

— La saignée est le remède le plus prompt dans tous les cas possibles. Comprenez, jeune homme : vous avez la fièvre, n’est-ce pas ? c’est une ébullition de sang due à l’inflammation des veines de votre bras, laquelle inflammation s’est répandue dans toutes les autres veines, par conséquent dans tout votre sang. Donc, il faut vous tirer un peu de ce mauvais sang. C’est ce que j’aurais déjà fait si vous ne vous étiez pas démené comme un démon.

— À votre tour, docteur Hortwer, tâchez de comprendre. Puisque tout mon sang est enflammé, pour calmer cette inflammation, il faudrait me saigner jusqu’à la dernière veine… autrement dit, à blanc. Nous chauffons le fer à blanc, lorsqu’il n’est plus bon à rien pour le marteau de l’usine et que nous les devons porter