Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/50

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Je fis un effort ; je me dégageai ; puis, je posai un doigt sur ma bouche pour indiquer au docteur de ne pas révéler ma présence. Je préparai, derrière le rideau, une compresse comme la première, je la lui passai.

— Allons, dit-il en la posant sur le lit, je vais vous panser avec des calmants, mon ami ; c’est pourtant un mauvais moyen.

James se laissa faire ; il s’assit sur son séant et regarda fixement le docteur.

— Si vous croyez que je vois votre figure, en ce moment, je vois… — et James eut un sourire charmant de naïveté, — je vois une lady bien blanche, avec des cheveux bien blonds, qui me soigne.

Son front se rembrunit.

— Aïe, docteur, vous m’empêchez de la voir… vous me faites mal !… Cette lady, elle me parle comme une mère !… Ah ! docteur, ne me serrez pas si fort !… Je n’ai jamais eu de mère, moi ! ni de sœur ; je suis un mauvais sujet, je suis… Laissez-moi en repos, je suis malheureux !… Je voudrais avoir beaucoup de fortune pour acheter les forges de Peddry et en faire sortir toutes ces mistress