Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/69

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tenir par son collier, me toucha les doigts.

— Ah ! dit-il en souriant, vous avez la main aussi petite que celle de votre sœur.

Je me mis à rire en m’en allant, car je l’ai même plus petite que la tienne ; mais, tu comprends, il pensait qu’une comparaison tirée de la maîtresse de Peddry aurait bien plus de valeur que tout autre compliment.

Madge s’arrêta, elle riait encore. J’étais stupéfaite. Je lui fis de sévères observations sur le danger qu’il y a à se familiariser avec des êtres de cette espèce.

— Ne saurais-tu donc t’en tenir au juste milieu ? Tu es orgueilleuse ou tu t’abaisses ! Écoute, ne retourne pas de sitôt là-bas, viens-y avec moi ; je t’en prie, maintenant, pas d’exagération dans l’autre sens. Que tu montes à cheval et ailles n’importe où, que tu plaisantes et te laisses courtiser par le baronnet sir Stow, rien de plus naturel. Mais que tu joues et boives avec une société pareille, que tu laisses pencher sur tes épaules un débauché comme James !… Vois-tu, cela m’épouvante.

Elle éclata de rire et m’embrassa de nouveau.