Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/81

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tant même, j’appelle les ouvriers ; je vous fais jeter, les mains liées, dans la fusion !

Il lança son cigare à terre et me dit d’une voix sourde :

— Que me voulez-vous, mistress, que voulez-vous savoir ?

— Madge, ma sœur bien-aimée, elle a parlé !… Au nom du ciel, dites que ce n’est pas ce que je crois !… Oh ! est-ce que la folie va me prendre ?

Je chancelai ; j’allai à l’arbre pour m’y soutenir.

James se croisa les bras. Son œil étincelant s’attacha sur les miens :

— Il faut que je vous dise ce qui a eu lieu hier soir, mistress ?

— Oui, lâche, dites-le !

— C’est bien. Moi, mistress, je suis plutôt destiné à la corde qu’aux amours des ladyes… Je n’aurais jamais cru la chose possible ! Je vous jure que je n’aimais pas votre sœur ; je la trouvais jolie fille, voilà tout. C’était mieux que les… pardon !… je passe. Un jour, je ne sais comment cela nous arriva, mais elle me fit com-