Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/130

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Elle raccommode son bas noir en tirant très vite son aiguille ; la soie noire passe et repasse dans le petit trou blanc, sur son poing.

Elle est en jupe de laine sombre, avec un jersey rouge ouvert en rond au cou. On devine qu’elle a coupé le col parce qu’il était trop usé.

Elle a l’air en maillot de bain.

J’aime mieux ça que les cabochons. Et puis, c’est dans le ton furieux de la chambre, une chambre de tortures.

— Voulez-vous que je vous appelle autrement que Léonie, dites ? Vous n’avez pas un autre nom ?

— Je m’appelle Léonie Bochet sur les papiers, si vous voulez les voir…

Est-ce qu’elle continue à me croire de la police ?

— Eh bien, je vous appellerai Reine. Cela vous fâche-t-il ?

— Comme votre ancienne, hein ? Vous y tenez !

Je m’accoude sur le traversin, et je caresse son pied de belle morte d’un index prudent.

— L’ancienne s’appelait : Cléopâtre. Tu