Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/138

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— Oui, je viendrai, je causerai, ou je ne parlerai pas, seulement, je les verrai, ils me regarderont et je te donnerai ce que tu me demanderas. Tu es d’ailleurs bien libre de ne pas accepter… si je te déplais tellement que je te fasse peur.

Je n’en ai nulle envie.

Et si elle me répondait que je lui déplais, il est certain que je sauterais dessus.

Elle doit me voir comme un Monsieur capable des pires fantaisies, une nouvelle espèce de plaie sociale qu’il lui faudra panser au nom de la grande tolérance humaine… et sans joie.

— Paie ou ne paie pas, fiche ton camp ou reste, ça m’est égal… Tu m’embêtes !

J’insiste, grelottant d’effroi et de colère.

— Je te déplais ?

— Non…

Elle a un petit rire, puis tourne la tête vers moi, les yeux fixes.

Elle prononce lentement :

— Tu veux m’aimer d’amitié, sans doute ? c’est du propre.

— Et pourquoi pas ? Qui m’empêche de chercher ton âme avec la mienne, au lieu de