Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/149

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grin d’avoir froissé ma grande amie et je pense à l’autre, à la seule ! Il me semble que c’est à elle que je vais débiter mes tirades. Alors, mensonge ?…

Je ne dis plus rien.

Thilde me passe les doigts dans les cheveux et elle parle, reconquise déjà par mon humilité.

— Oui, vous m’avez trompée, Rogès. (Elle m’appelle par mon nom de famille quand elle désire établir des distances.) Je ne vous en veux pas, car je n’espérais guère vous garder si longtemps. En me donnant à vous, je devinais d’avance que je me donnais à un homme léger, très vicieux, — oh ! ne protestez pas ! — la femme avec laquelle vous m’avez trompée est une épouvantable vicieuse. Je connais cette femme, elle sort d’ici à l’instant, c’est Julia Noisey.

— La drôlesse ! Elle est venue vous dire ça ?

Je suis ahuri.

La sentimentale qui poursuit le cours de ses exploits sentimentaux !

Je regrette bien de ne pas avoir fait mon possible pour obtenir un duel du mari ; cela