Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/163

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— Oui, murmure Thilde pleurante, s’enveloppant d’un drap parce qu’elle est la moins jeune, c’est vrai qu’elle est vicieuse et qu’elle m’a perdue… mais vous exagérez, Louis, comme toujours.

— Répète un peu que je t’ai perdue ! crie Lia lui griffant la gorge. Elle en a un toupet ! C’est une machination, Louis, elle a dû combiner ça exprès pour se venger de toi.

Et elle pleure.

Je suis très énervé.

Je ne peux pas corriger deux femmes qui pleurent, toutes nues.

Je commence à avoir envie de rire.

C’est ridicule ce qu’elles font.

Seulement je suis ridicule d’y attacher tant d’importance.

Elles ont, comme moi, des grands mots et des petits gestes.

Quand elles sont montées en ascenseur, elles redescendent à pied.

Tout ceci, c’est de la littérature fort ordinaire.

Il faudrait avoir du génie.

Et avoir du génie, c’est, généralement, se mettre à la hauteur de toutes les situations…