Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/212

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par terre, Sans penser qu’elle a une âme, qu’elle est également un objet d’art précieux. Je vous en prie, faites bien attention à vos gestes, ne brisez rien… j’y tiens beaucoup.

Et j’ai trente-trois ans ! Je me battrais.

Elle me répond, pleine de mansuétude :

— Pouvez-vous supposer, mon cher enfant, que j’abandonnerai jamais mes droits de mère chrétienne ? Vous êtes en grand péril et je ne puis que prier de loin, mais nul au monde, pas même vous, ne peut m’empêcher de demeurer en prière pour votre âme, pendant que vous dormez. Une mère veille toujours.

(Chapitre XII des confessions du père François Nordelet, page 8, ligne 5.)

Elle sort.

Ma mère porte malheur, comme la religion et comme la vertu.

C’est elle qui m’a livré, enfant, à ma tante.

C’est elle qui va me précipiter dans une aventure folle.

Si on ose toucher à mon objet d’art, dieu, diable ou police, je lui offre un asile chez moi.