Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/224

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qui ne mérite pas un sou… pas un sou ! Et puis… Loulou, tu es un grand enfant, tu es toqué ; seulement, quand tu te marieras, tu seras bien aise de mettre mes épingles dans ta corbeille de noces.

— Je ne veux pas me marier, ma tante.

— Allons donc ! Il faut toujours finir par là. Tiens, va me chercher le papier, là-bas, dans le petit meuble de laque, sur la console. La clé se trouve sous la pendule. Ne casse rien, je t’en prie. Tu es si brouillon.

Je trouve la clé. J’ouvre le petit meuble, je prends le papier, je l’apporte. Mais j’ai envie de casser quelque chose.

Et je ne peux pas m’empêcher de sourire en songeant à cet instinct des femmes d’amour qui font toujours passer leur amour avant leur devoir, même quand elles ont oublié.

— Qu’en dis-tu, Loulou ? C’est bien en règle !

— Pas à mes yeux, non.

— Ah ! tu sais, Loulou, j’entends être obéie. Heureusement que ta mère plaidera, et vous aurez la quotité disponible. (Elle toussote.) Oui !