Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/252

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Il accepte un cigare.

— Réfléchissez, Monsieur Rogès, il ne manque pas de grues sous le soleil, si vous aimez les grues… défiez-vous de ce collage, ou vous n’en sortirez pas propre… même avec vos livres et votre nom !

Je me lève brusquement, les poings en l’air.

— Assez ! Assez ! Je suis un homme, entendez-vous, et non pas un enfant. Je veux cette fille, ici, chez moi, et je l’aurai ici, chez moi ! Ce que j’en ferai, ça me regarde. Allez tous au diable ! C’est l’heure, pour moi, de devenir fou. Soit, je deviendrai fou. Je n’y puis rien, ni vous non plus. Est-ce que vous avez le droit d’introduire des sergents de ville dans mes songes, maintenant ? Ce serait grotesque de reculer devant tous vos fantoches et vos sabres de bois ! Il faut de la tranquillité pour concevoir l’amour ! Et vous empêcherez cette femme de m’aimer, peut-être, avec vos discours sur la police, la famille et les mœurs ! Elles sont propres, vos mœurs policières et familiales. Oui, parlons-en ! Je veux qu’elle m’aime. J’ai cette furieuse et humble fantaisie d’être