Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/75

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Je parie qu’on vient la tirer jusque chez lui. Ça, c’est un coup de sonnette de femme. Hélas !

Un tourbillon de soieries, de dentelles, la mollesse d’une fourrure et une odeur violente de chypre.

C’est Julia.

— Tu es folle ! sans prévenir… Et ton mari ?

— Non… J’ai une voiture en bas, j’arrive de chez les Devierne, de leur vendredi, j’y reste plus ou moins, c’est pas important. Mon mari travaille, suis venue au hasard de la fourchette… Tu travailles aussi, tant mieux, nous allons nous amuser… J’ai deux heures.

— Plus bas, malheureuse ! Il y a du monde… pas de femmes, des amis, un clan qui te connaît, que tu connais… Massouard et les autres… c’est impossible.

Je songe que ce qui est impossible c’est que je la renvoie. Elle aurait une attaque de nerfs.

Elle se tord, prend son parti, et entre dans le salon, tête haute :

— Bonjour, Messieurs. Comment, mon