Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/79

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— C’est, fait Andrel très respectueux, une danseuse sacrée du temps d’Osiris.

Je suis sur les épines et j’offre du thé. Seulement il n’y a plus de thé, et les petits fours sont finis. Reste des liqueurs, beaucoup trop fortes ; si je lui fais boire de la chartreuse verte, elle va se répandre en mille folies, et, comme ce n’est pas une drôlesse, je serai obligé de me fâcher avec des gens que j’aime bien, pour cette drôlesse.

Elle jacasse, minaude, griffe, déclare le dernier livre d’Andrel, trop décadent. Elle a beau secouer sa jupe pailletée, nous sommes en bois. Ah ! Andrel a raison, une servante vaudrait mieux, elle servirait le thé, bourrerait les pipes, et, l’heure de la littérature venue, elle s’en irait se coucher, sur les pointes, pour ne pas faire de bruit.

Hector est le plus cruel. Il retourne contre elle tous ses mots et la frappe par derrière avec des manières de stylets italiens qu’elle sent, mais qu’elle ne peut pas voir. Massouard finit par la frapper, lui, de l’index, sur l’épaule, comme s’il débourrait ; Andrel propose des promenades à bicyclette… La soirée se gâche complètement.